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Mérule et maisons mitoyennes : comment gérer une infestation partagée entre plusieurs logements

Mérule et maisons mitoyennes : comment gérer une infestation partagée entre plusieurs logements

Mérule et maisons mitoyennes : comment gérer une infestation partagée entre plusieurs logements

Comprendre la mérule et ses risques dans les maisons mitoyennes

La mérule pleureuse (Serpula lacrymans) est un champignon lignivore redouté par les propriétaires immobiliers. Présente principalement dans les régions humides et mal ventilées de France, elle se nourrit de cellulose contenue dans le bois, entraînant la décomposition des structures. Son développement est rapide, discret au départ, et particulièrement problématique dans les habitations mitoyennes.

Dans ces configurations, la mérule peut se propager depuis une maison infectée vers ses voisines, en empruntant les cloisons, charpentes et boiseries mitoyennes. Elle peut rester invisible pendant plusieurs mois, voire des années, avant que les premiers signes ne se manifestent. Cette particularité rend sa détection et sa gestion complexes dans les immeubles collectifs ou les ensembles de logements en bande.

Identification de la mérule dans un contexte mitoyen

Dans une maison individuelle, la détection de la mérule repose souvent sur l’observation directe de signes caractéristiques : odeur de champignon, bois vermoulu, filaments blancs (mycélium), ou corps fructifère orangé. Mais dans une structure mitoyenne, ces indices peuvent apparaître dans un logement voisin avant d’atteindre votre propre habitation.

Les résidents de maisons mitoyennes doivent donc prêter attention aux signes suivants, lesquels peuvent signaler une infestation partagée :

La mérule se développe idéalement dans un environnement sombre, mal ventilé et humide, avec une température comprise entre 18 et 22°C. Les caves, sous-sols, vides sanitaires, combles et cloisons sont des lieux à surveiller tout particulièrement.

Responsabilités et obligations légales des copropriétaires

Lorsque la mérule est détectée dans une maison mitoyenne, il est essentiel d’agir vite et de façon coordonnée. Or, le partage des murs et des structures pose la question de la responsabilité. D’un point de vue légal, plusieurs textes encadrent la gestion d’une infestation fongique, notamment :

Dans le cas d’un logement mitoyen, si l’origine de la mérule est identifiée dans une propriété voisine et qu’aucune démarche n’a été entreprise pour éradiquer le champignon, le propriétaire infecté peut être tenu juridiquement responsable des dégradations subies par son voisin.

Mettre en place une stratégie collective de lutte contre la mérule

La lutte contre la mérule ne se limite pas à un traitement localisé. Dans le cadre d’une maison mitoyenne ou d’une copropriété horizontale, il est impératif de mettre en œuvre une coordination entre les différents propriétaires.

Voici les étapes recommandées pour prendre en charge efficacement le problème :

Le traitement passe généralement par un assèchement des environnements humides, l’élimination de toutes les zones boisées contaminées, l’application de fongicides spécifiques et, parfois, une décontamination par chauffage à haute température. Le coût moyen d’un tel traitement peut varier entre 5 000 € et 30 000 € selon l’étendue de l’infestation.

Le rôle des mairies et des arrêtés préfectoraux

Plusieurs départements français sont officiellement classés comme zones à risque mérule, à la suite de la publication d’un arrêté préfectoral. Parmi eux, on trouve notamment le Finistère, la Manche, la Seine-Maritime ou encore le Morbihan.

Dans ces zones, les mairies disposent de pouvoirs accrus pour imposer des mesures :

Les collectivités locales peuvent également proposer des aides ou subventions pour inciter à la rénovation des habitats vétustes par des solutions antifongiques durables.

Vente d’un bien mitoyen infesté ou à risque : précautions à prendre

Si vous êtes propriétaire d’une maison mitoyenne dans laquelle la mérule a été détectée ou suspectée, certaines obligations doivent être respectées au moment de la vente. Dans les zones géographiques où un arrêté préfectoral a été pris, le vendeur doit informer l’acheteur de la présence de mérule ou du risque de contamination.

Le manquement à cette obligation peut conduire à l’annulation de la vente pour vice caché ou donner lieu à une indemnisation importante. Pour limiter les risques :

Un acheteur bien informé sera plus disposé à accepter un traitement curatif en connaissance de cause, d’autant plus si les voisins sont impliqués dans la lutte commune contre la mérule.

Prévention et surveillance continue en habitation mitoyenne

Une fois la mérule neutralisée, il est indispensable de mettre en place une stratégie de prévention. En maison mitoyenne, cela implique une vigilance constante vis-à-vis des logements voisins. Les meilleures pratiques comprennent :

Un entretien préventif, une habitation bien ventilée, l’absence d’infiltration d’eau et une prise en charge rapide au moindre doute réduisent significativement les risques de réapparition.

La gestion d’une infestation de mérule dans une maison mitoyenne nécessite une approche collective, à la fois technique et juridique. Seule une collaboration entre propriétaires permet de limiter les dégâts et d’assurer une réponse efficace et durable à ce champignon destructeur.

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