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Peut-on traiter soi-même la mérule ? Avantages, limites et dangers du DIY face à ce champignon destructeur

Peut-on traiter soi-même la mérule ? Avantages, limites et dangers du DIY face à ce champignon destructeur

Peut-on traiter soi-même la mérule ? Avantages, limites et dangers du DIY face à ce champignon destructeur

Qu’est-ce que la mérule et pourquoi est-elle un problème ?

La mérule, connue scientifiquement sous le nom de Serpula lacrymans, est un champignon lignivore particulièrement redouté dans les bâtiments humides et mal ventilés. Elle s’attaque au bois en provoquant sa décomposition, compromettant ainsi la solidité des structures porteuses. Très discrète en phase initiale, elle peut pourtant proliférer rapidement et causer d’importants dégâts matériels.

Souvent surnommée le “cancer des maisons”, la mérule s’installe durablement dans les charpentes, planchers, linteaux ou menuiseries. Elle se nourrit de la cellulose contenue dans le bois et s’étend via un réseau de filaments appelés « mycélium ». Ce champignon préfère les environnements sombres, avec une hygrométrie supérieure à 20 %, et des températures oscillant entre 18 et 26°C.

Peut-on réellement traiter la mérule soi-même ?

Face à l’apparition de la mérule, de nombreux propriétaires envisagent d’intervenir eux-mêmes pour garder le contrôle sur la situation et réduire les coûts. Le traitement DIY (Do It Yourself) peut sembler tentant. Certains produits fongicides sont en effet disponibles dans le commerce pour les particuliers. On trouve également en ligne divers guides et tutoriels proposant des solutions de traitement maison.

Cependant, traiter la mérule soi-même comporte de nombreuses limites. Ce champignon est particulièrement tenace et peut subsister dans des parties du bâtiment longtemps après une intervention superficielle.

Les étapes d’un traitement mérule amateur

Voici les principales démarches généralement conseillées en cas d’intervention non professionnelle :

Malgré ces étapes, il faut noter que la mérule peut avoir déjà atteint des espaces invisibles, comme l’intérieur des murs ou les vides sanitaires, rendant le traitement incomplet.

Les avantages d’un traitement DIY

Sous certaines conditions limitées, le traitement personnel de la mérule peut présenter quelques avantages :

Les limites du traitement DIY face à la mérule

Malheureusement, les limites sont nombreuses, voire rédhibitoires :

Les dangers de ne pas faire appel à un professionnel

Un traitement inadapté ou incomplet peut aggraver la situation. En diffusant des spores dans l’air sans les éliminer correctement, on favorise la propagation du champignon dans d’autres pièces ou à travers les murs mitoyens. De plus, une mérule mal traitée peut réapparaître plusieurs mois, voire années, après un traitement jugé suffisant.

Le recours à un professionnel certifié garantit un diagnostic précis, une approche méthodique, et l’utilisation de produits fongicides puissants réservés au secteur professionnel. Ces experts disposent des compétences nécessaires pour effectuer un traitement chimique et thermique, ainsi que pour mettre en œuvre les travaux de rénovation indispensables à une éradication complète (remplacement des bois, traitement des maçonneries, ventilation, isolation).

Aspect juridique et obligation de traitement

En France, la mérule est une problématique prise très au sérieux. Depuis l’adoption de la loi ALUR (n° 2014-366 du 24 mars 2014, article L133-8 du Code de la construction et de l’habitation), les communes peuvent délimiter des zones à risque par arrêté préfectoral. Dans ces zones, en cas d’infestation, les propriétaires ont l’obligation de déclarer la présence de mérule auprès de la mairie.

Lors de la vente d’un bien immobilier situé dans une commune identifiée à risque, le vendeur doit aussi signaler la présence ou l’absence de mérule dans l’état parasitaire annexé au compromis de vente. Ne pas déclarer une infestation peut engager la responsabilité du vendeur pour vice caché.

En cas de copropriété, l’infestation doit également être signalée au syndic, qui pourra faire réaliser une expertise par un professionnel agréé et organiser les travaux nécessaires à la suppression de la contamination, parfois avec le support financier du fonds de travaux (Article 14-2 de la loi du 10 juillet 1965).

Recommandations pour les propriétaires

Si vous suspectez la présence de mérule dans votre logement, la priorité est d’agir rapidement, mais méthodiquement. Voici quelques bonnes pratiques à retenir :

En définitive, si une action immédiate et temporaire peut être réalisée soi-même, la lutte contre la mérule ne peut être pleinement efficace sans une expertise professionnelle. Ce champignon représente une menace grave pour la santé du bâti et l’investissement immobilier, et doit être traité avec rigueur, méthode et vigilance.

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