Traitement anti mérule : méthodes efficaces pour éradiquer ce champignon lignivore

Traitement anti mérule : méthodes efficaces pour éradiquer ce champignon lignivore
Traitement anti mérule : méthodes efficaces pour éradiquer ce champignon lignivore

Comprendre la mérule avant de la combattre

Avant de se lancer dans un traitement anti mérule, il faut commencer par savoir à qui on a affaire. La mérule — ou serpula lacrymans pour les intimes — est un champignon lignivore qui adore l’humidité, l’obscurité et le bois. Une fois installée, elle peut causer des dégâts sérieux à la structure d’un bâtiment en dégradant charpentes, planchers ou cloisons en quelques mois seulement.

Le problème, c’est qu’elle est discrète. Parfois, elle se cache derrière une cloison, sous un parquet… Et lorsqu’on voit apparaître des filaments blanc-gris, une odeur de moisi persistante ou un bois qui s’effrite comme du carton, il est souvent déjà trop tard pour espérer une solution simple.

Première étape incontournable : le diagnostic

Il n’existe pas deux infestations de mérule identiques. Avant toute action, il est donc impératif de procéder à un diagnostic précis réalisé par un professionnel. L’objectif est double :

  • Identifier avec certitude la présence de mérule (et pas seulement un autre champignon lignivore, ou des moisissures passagères),
  • Mesurer l’étendue de l’infestation pour planifier une intervention adaptée.

Un bon diagnostiqueur se base sur une inspection visuelle approfondie, couplée à l’utilisation d’humidimètres et parfois de sondes. Il pourra également réaliser un prélèvement pour analyse en laboratoire en cas de doute. Une fois le diagnostic posé, le temps presse : plus on agit tôt, plus les dégâts sont maîtrisables.

Les traitements anti mérule les plus efficaces… testés et éprouvés

En fonction de l’état d’avancement de l’infestation, plusieurs méthodes peuvent être mises en œuvre. Voici celles que j’ai pu observer sur le terrain et les plus régulièrement utilisées par les entreprises sérieuses du secteur.

Lire  traitement de la mérule pleureuse : choisir les méthodes les plus sûres et efficaces

Assainissement et travaux préalables

Avant tout traitement fongicide, l’éradication passe d’abord par le bon sens :

  • Supprimer la source d’humidité (fuite, remontée capillaire, ventilation défaillante),
  • Débarrasser tout ce qui est infesté : plâtres, bois, isolants, papiers peints contaminés…
  • Mettre le bâtiment au sec par des moyens mécaniques ou la mise en place de déshumidificateurs puissants.

Sans cette étape, même le meilleur traitement chimique échouera. Une mérule dans un environnement humide, c’est comme un feu dans une forêt sèche : elle repartira, tôt ou tard.

Traitement fongicide curatif

Une fois le bâtiment asséché et purgé des matériaux atteints, place aux produits curatifs. Ils se présentent généralement sous forme liquide et sont appliqués :

  • Par pulvérisation sur les surfaces infestées,
  • Par injection dans les murs et les bois porteurs, après perçage de puits d’injection à intervalles réguliers.

Les fongicides les plus utilisés sont à base de substances actives puissantes comme les dérivés de bore, le propiconazole ou encore l’IPBC. Leur efficacité dépend non seulement de leur qualité, mais aussi de la rigueur de la mise en œuvre. Une application à moitié faite, c’est comme laver une vitre à l’envers.

Brûlage du mycélium

Dans certains cas, on procède au flambage du bois ou des maçonneries contaminées avec un chalumeau thermique. Cela permet de détruire le mycélium de surface, ce réseau tentaculaire qui alimente la mérule en nutriments. Attention : cette méthode ne remplace pas l’application fongicide mais elle la complète.

Des entreprises utilisent également le traitement par air chaud (thermothérapie), en chauffant les pièces à plus de 50°C pendant plusieurs heures. Cette technique est encore peu répandue en France mais peut s’avérer efficace pour les logements peu accessibles, sans travaux lourds.

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Traitement préventif après curage

Une fois l’infestation traitée, il reste encore un risque de récidive — surtout si les causes de l’humidité ne sont pas définitivement résolues. Un traitement préventif est donc appliqué :

  • Sur les bois sains à proximité de la zone infestée,
  • Sur les maçonneries et planchers encore en place,
  • Sur les structures restaurées après travaux.

Ces traitements préventifs permettent de créer une barrière protectrice sur plusieurs années, à condition là encore que l’humidité soit maîtrisée.

Les erreurs à éviter absolument

Sur le terrain, j’ai vu trop d’interventions mal faites, souvent par souci d’économie ou par ignorance. Voici les pièges à éviter :

  • Se contenter d’un simple lessivage ou désinfection de surface,
  • Peindre sur des murs humides en pensant « étouffer le champignon »,
  • Laisser des bois contaminés en place « parce que ça coûte trop cher à remplacer »,
  • Oublier le traitement préventif après interventions.

Et surtout : ne pas réaliser soi-même le traitement curatif si vous n’êtes pas outillé pour. Les produits fongicides sont puissants, parfois toxiques, et les erreurs d’application peuvent coûter cher.

Faut-il faire appel à une entreprise spécialisée ?

La réponse est presque toujours oui. Un bon traitement anti mérule demande un savoir-faire, de l’équipement, et l’habitude de reconnaître les signes d’une recrudescence. Les entreprises spécialisées disposent de techniciens formés, d’outils performants, et surtout, elles peuvent garantir leurs interventions — souvent sur 10 ans ou plus.

Évidemment, toutes les entreprises ne se valent pas. Mon conseil : demandez au moins deux devis, vérifiez les références, questionnez-les sur les produits utilisés et les certifications (CTB-A+, notamment). Méfiez-vous des prix trop bas — ou des promesses miracles du type « 100 % naturel garanti en une journée ».

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À quoi s’attendre en termes de coût ?

C’est la partie qui fait mal. Le traitement d’une mérule coûte entre 100 et 250 € du m² en moyenne, en fonction de la complexité de la zone et de la nature des travaux annexes (curage, remplacement de bois, etc.).

Mais n’oublions pas l’essentiel : un traitement bien fait, c’est 20 ans de tranquillité. Une intervention bâclée, c’est 3 mois de répit et un budget doublé plus tard. Sur ce point, mieux vaut investir que bricoler.

Un dernier mot sur la prévention

La meilleure façon de traiter la mérule, c’est encore de ne jamais la croiser. Pour cela, quelques réflexes simples :

  • Assurez une bonne ventilation de votre logement, notamment dans les sous-sols et les combles,
  • Surveillez la moindre trace d’humidité persistante : cloques sur la peinture, condensation chronique, bois mouillé…
  • Ne stockez jamais de bois humide en intérieur ou contre des murs non isolés,
  • Faites inspecter les pièces anciennes ou les maisons acquises en zones à risque (Bretagne, Nord, certaines régions montagneuses).

Et si vous avez le moindre doute, ne tergiversez pas. Appelez un diagnostiqueur agréé. Comme on dit souvent : face à la mérule, chaque semaine compte.